Andrew Goldsborough: Globe-trotteur, chercheur et entrepreneur
Depuis novembre 2011, l’IECB accueille un scientifique au parcours atypique : le docteur Andrew Goldsborough. En l’espace de 15 ans, ce biologiste britannique a soumis plus de 30 demandes de brevet et créé 3 sociétés biotech. Spécialiste des processus de stabilisation de l’ARN, il développe actuellement de nouvelles techniques pré-analytiques au sein de l'équipe "Petits ARNs et aptamères" de Jean-Jacques Toulmé (U869).
«Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux», écrivait Marcel Proust dans À la recherche du temps perdu. Pour Andrew Goldsborough, parcourir le monde est a priori une condition nécessaire à la créativité scientifique. En 1986, après un deuxième cycle universitaire en biologie moléculaire, il prend une année sabbatique. Il voyage en Inde, en Asie, en Afrique, en Australie et en Amérique du Sud. « A Singapour, j’ai reçu un coup de fil d’un de mes amis, Malcom Bates, qui est devenu par la suite mon associé, m’annonçant que j’étais retenu pour une thèse au Cancer Research Institute à Londres. Les vacances ont dû se terminer… ». En 1991, son doctorat en poche, il rejoint le laboratoire de Tom Kornberg à l'Université de Californie à San Francisco. Là-bas, en parallèle de ses recherches sur le rôle de l’ARN dans le développement de la mouche drosophile, il conçoit un dispositif robotique qui facilite l’analyse de l’ADN en laboratoire. C’est le début d’une série de 30 demandes de brevets.
MRT, une technique pour stabiliser l'ARN dans le sang En 1995, il s'installe en France et crée la société Cyclops Genome Sciences. C’est par l’intermédiaire de cette entreprise qu’Andrew Goldsborough protège depuis 15 ans sa propriété intellectuelle. De 1998 à 1999, le biologiste, qui travaille en partie dans son garage à Nîmes, dépose 5 demandes de brevets portant sur ce qu'il appelle MRT (Modified RNA Technology). Cette nouvelle technique pour stabiliser l'ARN dans le sang sera achetée 5 années plus tard par une société allemande.
RNAworks, une start-up acquise par l’industrie en 2007
En 1999, Andrew Goldsborough intègre l'Institut de Biologie Humaine à Montpellier. Il y crée en 2003 une seconde entreprise: RNAworks. Pendant 3 ans, la start-up fournit des kits de purification d'ARN à un portefeuille de clients internationaux, avant d'être acquise en 2007 par un groupe industriel allemand. À ce stade, l'entrepreneur à succès redevient chercheur. Andrew Goldsborough part à Washington DC en 2008 et travaille au National Cancer Institute (NIH) sur les cancers multi-résistants. En 2009, à l'occasion d'une rencontre avec Guillaume Plane de Mitoprod (Pessac), il visite Bordeaux et «tombe sous le charme de la ville». Sur les conseils d’Armelle Judde du Conseil régional d'Aquitaine, il prend contact avec Jean-Jacques Toulmé, directeur de l'IECB: « Le courant est très bien passé. Jean-Jacques Toulmé m’a proposé de travailler dans son laboratoire à l'IECB. Nous avons signé une convention d'accueil en octobre 2011 et j'ai commencé à travailler à l'IECB en Novembre. L’ARN est un des axes de recherche phares de l’IECB. C’est un environnement de travail très favorable à mes recherches. J’espère démarrer une petite entreprise autour des techniques pré-analytiques en 2012 ou 2013 ".
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